en attendant les Femmes s’en mêlent 2011 : Natureboy, Thus:owls, Glasser
La 14e édition des Femmes S’en Mêlent est partie sur des bases très élevées.
Dans un Point éphémère clairsemé comme chaque soir de grèves de transports, on a passé une soirée belle et dense. LFSM version 2011 promet du niveau, plein de nouvelles têtes réjouissantes, et vraisemblablement des surprises géographiques (on vous laisse saliver et faire vos pronos). Pas besoin de vous creuser la tête à imaginer, grâce aux photos de Chrystèle ci-dessous (ou là-bas en grand format) :-)
Prenons l’ordre à revers. Glasser est venue en trio. Signée chez une mini label proche de Matador (True panther), elle profite de l’aura de ces derniers. Moins pétrifié que Thomas Burgel, on reconnait qu’elle a su maintenir jusqu’à la fin de la soirée la densité de l’ambiance, la moiteur un peu sale qu’on était venu y chercher. Enfin, pas si sale que ça, car de sa voix très maîtrisée et dans leur accoutrement arty, le show parait millimétré comme une chorégraphie de fin d’année. On taquine, mais il faut dire que Cameron Mesirow est tellement inspirée de Bat for lashes qu’on ne peut s’empêcher de comparer. On est heureux que Natasha Kahn fasse des émules, mais Cameron surjoue un peu la bonne élève. Ca manque un peu de tripes comparé aux envolées habitées de l’anglo-pakistanaise.
Est-ce parce que ses premiers mots ont été pour nous dire qu’elle avait un nouveau disque en vente? on trouve l’ensemble un peu trop calculé. Ce n’enlève rien aux morceaux, bons dans l’ensemble, ni à leur qualité d’exécution. Dommage d’avoir cet arrière goût de calcul, d’arrogance prématurée, car lorsqu’elle envoie Tremel, l’un de ses single parus plus tôt dans l’année, on en prend plein la gueule et avec joie. Le vrai test attend Glasser à l’avenir. Savoir s’inventer une voix propre et être capable de plus de sincérité.
En plat de résistance, Thus:owls a bien tenu son rôle. Avec un excellent ingé son à la console, le groupe suédois a prouvé qu’il sont tous d’excellents musiciens. Erica Angell emmène son monde avec élégance et conviction, leader discrète mais chanteuse très présente, et c’est une belle présence. De sa voix de chat elle griffe joliment les court-métrages sonores que nous concocte le groupe. La palette des suédois est vaste, et les ambiances dignes d’un conte trash où le petit chaperon transporterait son auto-harpe. Voilà qui devrait leur attirer les grâces des résidents du Walhalla.
Ce n’est pas qu’on soit injustes, répétons qu’on a passé une belle soirée, et que d’aussi denses ne sont pas fréquentes. Mais…. Quand le bouquet final a lieu en première partie, il faut compter avec la persistance rétinienne.
Natureboy, l’air de rien, est en train de graver les esprits. Il est des avis qu’on peut suivre sans réserve, en toute confiance (n’est-ce pas JP). A quoi au juste mesure-t-on ce qui reste d’un concert? A l’impression de connaître les morceaux depuis toujours? A ce qu’on en fredonne un refrain en partant le matin?
A quoi sait-on qu’on a fait une rencontre? Au pétillement de Chrystèle lorsqu’on lui propose de faire un portrait après le passage de Sara Kermanshahi?
En cuisine comme en art, les maîtres savent que magnifier les recettes les plus simple et en réalité ce qui est le plus ardu. Sous sa frange qui nous masque son regard profond, Natureboy est toute à ses chansons. De simples chansons, le plus court chemin entre blues et folk. Touchantes mais sans pathos, sans tragédie. Le trio fonctionne en toute simplicité, chaque ingrédient à sa place, et la voix… Natureboy ce sont des morceaux, mais aussi un chant captivant, qui retrousse poil après poil en remontant l’échine.
On connait Les Femmes S’en Mêlent depuis trop longtemps pour s’attendre à être surpris. Le plaisir n’en est que plus grand lorsque c’est pourtant le cas :-)
Tweet
Oh les photos sont SUBLIMES, MERCI ! On s’y croirait : faut dire qu’on aurait tant voulu être de la soirée… Tu as trouvé les mots justes pour décrire l’effet NATUREBOY ! Je réécoute là encore “Heart To Fool” version live : frissons garantis comme à chaque fois !
P.S. : LFSM en province au printemps 2011 ? J’espère… Pour l’instant à Dijon, nous n’avons eu qu’une date cette année avec LONELADY, c’était excellent !
Ca me fait bien plaisir de vous lire ! C’était effectivement une belle soirée.
L’ingé-son.
my pleasure, les amis :-)
JP, pour Dijon je ne sais pas, mais LFSM est le festival le plus itinérant de France, ils sont allé jusqu’à 20 villes une année, donc je pense que tu n’auras pas trop de kilomètres à faire.
Je suis pas d’accord. Même si je dois avouer que je n’ai pas été aussi transporté que toi par Nature Boy.
pas d’accord sur les préférences, benjamin,
ou sur ce qu’on pensé de la soirée dans son ensemble?
mystère :-)