Craig Walker : le retour du siamois
Le Siam, plus personne ne sait ce que c’était. De ce petit pays lointain, colonie française depuis longtemps retournée à l’indépendance, ne restent que des bribes de mots, des archives jaunies.
Craig Walker connaît, les petits pays. L’irlandais est allé en Islande pour s’offrir son premier album solo en plus de 20 ans de carrière, dont plusieurs années au sein de Archive.
Evidemment, le nom d’Archive fera fuir certains qui ont en mémoire la très poussive B.O. de Michel Vaillant, par exemple, totalement sans intérêt.
Mais la carrière de Walker est un peu plus diversifiée que ça, et on le retrouvera prochainement dans les Fitzcaraldo sessions, projet au casting alléchant formé par d’anciens de Jack the ripper et de 21 love hotel. On a hâte d’entendre ça, car cet album solo ne séduit pas complètement. Ca monte, ça descend, c’est la balançoire russe.
Curieusement, on croit par moment entendre un frère de Thom Yorke (blackout, strange girl). On a aussi la déception d’avoir en guise de final une reprise du Perfect day de Lou Reed conforme en tout point l’originale (et donc, par nature, inférieure).
Le disque est peuplé d’échos, notamment à ceux de Bardi Johannsson (alias Bang gang) qui a co-écrit tous les titres et dont on sent la patte. Autres échos, un you and me aux accents de George Harrison, ou un titre (Bright lights) rappelant à la fois un morceau de Them et un roman de Jay McInerney (Bright lights, big city). Walker, malgré son nom, a du mal à emprunter seul un chemin, mais c’est un compagnon de marche solide et agréable avec qui on ne s’ennuie pas.
Alors on peut prendre un tel disque par deux bout opposés. On peut profiter du plaisir d’un album bien fait sans défaut majeur, bien écrit, bien chanté, bien produit, avec même quelques titres au-dessus de la moyenne comme Blackout. On peut même se dire que Craig Walker a bien le droit, après avoir bourlingué sous différents noms et dans différentes formations, de se faire son petit plaisir à lui, qu’il l’a mérité.
On pourra tout de même regretter la sagesse de l’ensemble, que ce soit dans le style (bien balisé) ou des chansons sans grande aspérité.
Voilà un disque pour vos dimanches après-midi, avec ce qu’il faut de nostalgie et de légèreté mêlées. Pas un grand cru ni un single malt, mais un bon petit cocktail. Après tout, un bon disque doit-il forcément nous retourner les tripes?
Siamese sort le 31 août
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Ah tiens, je ne savais pas que Walker ressortait un album.
Je vais m’écouter ça…
j’y ai jeté une oreille et préfère de loin me rabattre sur le premier des trois Power Of Dreams, emigrant immigrants & me, qui avait vraiment la classe.
faudra que je m’y repenche quand même…
et puis je vais aller écouter Summer In Siam des Pogues, tiens !
salut yosemite,
note que je ne décris pas le disque de l’année, hein,
mais ça donne envie de se pencher sur le reste de sa disco, en effet, comme tu nous y invites
j’avais bien compris :-)
et ceci dit, retrouver après 10 ans sans nouvelles avec archive avait déjà été à l’époque un vrai plaisir.
je vais essayer de réécouter cet album de toute façon.
ah, moi, ça me donne envie. Probablement le côté évanescent - le premier album d’Archive m’avait retournée, moi. Et puis l’Islande, ses cris dans la steppe, ses elfes et son Etat en faillite, ça me fait fantasmer.
J’écoute toujours avec plaisir le premier Power Of Dreams, et la chouette voix du Monsieur Walker. Mais ensuite, je l’ai un peu perdu de vue. Non que je ne sache ses aventures, mais effectivement autant Londinium d’Archive est un sommet, autant la suite, au moment où M. Walker s’y introduit, est moins intéressante (à l’exception de morceaux comme “Lights”). je me range donc à l’avis de Yosémité (avec l’accent espagnol) !
Je ne connais pas du tout la carrière de Walker, hormis au sein d’Archive (j’apprends là qu’il a fait plein d’autres trucs)… Je serais curieux d’entendre ce disque en solo (les références dont tu parles donnent envie, j’aime bien Bardi Johannsson, mais je sens bien qu’il n’y aura là aucune surprise…). Quant à Archive, c’est un autre de mes plaisirs coupables… Et c’est vraiment pas très cool de ne citer que la médiocre B.O. de Michel Vaillant alors que You All Look the Same to Me (avec Walker donc) avait quand même une sacrée gueule…
uh uh, oui j’y suis allé un peu fort, mais disons qu’archiev a eu des hauts et des bas ^^
La BO de Michel Vaillant, moi je la trouve po mal… largement mieux que les 2 derniers albums d’Archive en tout cas…
Perso je vais plutot découvrir les Power of Dreams (sur les conseils de Yosemite), que cet album solo qui n’a pas l’air de casser des briques…