Cover : Joan as police woman régale en tournée
La magnifique Joan Wasser poursuit son interminable tournée, un nevervending tour durant lequel elle est toujours aussi touchante, envoutante, et capable de donner à ses titres une urgence inédite.
Je ne vous refais pas l’article, mais souvenez-vous de cette reprise du Fire de Hendrix, brûlée par les deux bouts. Vraiment énorme !
Depuis l’été dernier on préparait cet article, car ceux qui assistent aux concerts de Joan as police woman ont doublement de la chance, ils peuvent s’y procurer un disque hors commerce au titre limpide : cover.
Baby (Iggy Pop)
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Auparavant, seule sa version de Sweet thing de Bowie était gravée, sur un vinyl vendu en tournée. Là, la sélection part dans plusieurs directions, R’n'b, hip-hop, rock indé, il ne faut pas oublier que les jeunes artistes américains sont souvent très connectés à la musique de leur génération sans exclusivités de style. Généralement, c’est en interview qu’ils révèlent écouter du rap alors qu’ils font du slowcore ou une pop très acoustique. Joan passe de la déclaration aux actes, et s’en tire avec le talent qu’on lui connait. Avec deux grandes tendance, le rap et le r’n'b d’un côté, de l’autre un rock lourd mais bourré de finesses (Hendrix, Adam and the ants, Sonic youth, Bowie période Diamond dogs, Iggy période the idiot). Au milieu, deux icones à leur manière, grandes fournisseuses de reprises, la grande et politique Nina Simone (Keeper of the flame), et l’enfant perdue Britney Spears (overprotected).
Moins jusqu’au-boutiste que Cat power, autre déesse de la reprise, elle s’approprie les titres jusqu’à un certain point. Suffisamment pour donner une cohérence à l’ensemble, comme en concert. Juste assez peu pour que le style originel continue de transpirer. Encore que… sa version de She Watch Channel Zero est bien plus soul et apparemment douce que celle de Public Enemy. Deux versions qu’on aurait du mal à départager.
Joan Wasser détourne les meilleurs morceaux, et embellit les plus pépères. A l’exception de Ringleader man de T-Pain, qu’elle ne sauve de l’ennui que d’un cheveu. Sacred trickster de Sonic youth perd en agressivité mais pas en mystère, un peu comme le Baby de Iggy elle traitée comme un rock régressif 50s, avec un beat métronomique et un chant aux sommets.
On pouvait ne pas aimer Joan as police woman, mais difficilement douter de la puissance de son chant. Ici on est aux anges, on savoure avec elle chaque pari, chaque parti pris. Elle garde du rap dans le rap, du rock dans le rock, elle respecte la mélodie mais la revisite. Et au chant, elle fait ce qu’elle veut, se permettant comme en concert ses grandes et sonores inspirations nasales qui ne réussissent qu’à la rendre plus charnelle.
Enregistrées a minima, arrangées à la limite du dénuement, ces chansons laissent la part belle à une excellente guitare (elle est douée avec tous les instruments) et le chant bien sûr, le chant, le chant.
Sur Fire de Hendrix, elle nous avait retourné le peau. Elle parvient à rester émouvante, intéressante, sur tous les autres titres. Le passage d’un style à l’autre, avec le sien qui assure le liant, donne un peu l’impression d’assister à un concert. Un sacré bon concert, et vu la difficulté à se procurer ce disque, quasiment un concert privé ;-)
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Oui, pas mal. Pour le reste, je te dirai ça dès que le téléchargement de ce vinyle via megaupload sera fini et que j’aurai écouté l’album.
je suis curieux de de que toi, amaelle et mus penserez de sa version de public enemy :-)
On peut faire beaucoup de choses très différentes avec PE (tu connais par exemple l’excellent Black Steel sur Maxinquaye reprenant en chanté + guitare le Black Steel chépu quoi chaos sur It takes a nation etc.) car c’est tellement épuré comme structure que c’en est ultra customisable (tiens : un concept !)
Arf… la version un peu soupe :o/
t’es dur. ET les autres morceaux alors, maintenant que tu as commencé :-)
Disons qu’à part Baby, Sweeter thing et surtout Keeper of the flame (très Vic Chesnutt !!!!), c’est trop passable pour moi : trop subtile, pas assez écorché (sauf le Nina Simone, qui déchire sur ce plan).
Mais je conçois que ça doit être une super surprise de pouvoir découvrir ça en “bonus” des concerts.
le “fire” déchire aussi, et le britney reste plus “écorché” que l’original noyé sous la prod :-)
C’est marrant, tu n’as pas l’air d’apprécier le Ringleader man (que je découvre) et qui est assez fort quand même.
Mais le Britney : mouais… elle avait de quoi faire mieux en reprenant une chanson plus belle aussi (même si Toxic est un sommet qui s’est révélé au fil des reprises magiques). Je l’aurais mieux vue sur oops I did it again par exemple, avec une version à la PJ comme elle fait magnifiquement sur Baby.
Bon, pour le PE, le groove de deuxième partie de morceau est quand même pas mal, je reconnais à la réécoute. Et la prod’ est pas mal.
Comme quoi : ne pas céder à une écoute trop rapide.
Maintenant, je ne retrouve pas la dose de mépris qui aurait été nécessaire pour coller à la chanson, à défaut de balancer de la rage.
Pourquoi n’as-tu pas mis la pochette en illustration du billet ? ^^
(et décidément le Nina est terrible)