Coming soon sort du tunnel : Ghost train tragedy
Bonne surprise!
La foire du trône, sa fête à neuneu, ses attraction pour faire payer le couillon, il y a de quoi fuir. Mais voilà qu’un heureux accident dans le train fantôme donne un éclairage nouveau. Pour un peu on évoquerait les images de Weegee à Coney island.
Coming soon a débuté sur des bases horripilantes. Entre les chapeaux de cowboy ridicules de “Howard Hugues”, leader chanteur, son pseudo douteux, et le flan autour de l’âge du batteur, qui était encore au collège, il y avait de quoi les prendre en grippe.
Sans aller jusque là, un concert à la Maroquinerie ne m’avait tout simplement pas convaincu de leur originalité, ni même qu’ils aient suffisamment de vrais morceaux dans leur besace. Un folk trop “à la manière de”, trop folklorique, tiens.
Autant dire que c’est sans rien attendre que j’appuyai sur le touche “lecture”. Et ils ont grandi, les Coming soon. Moins dans le decorum, sortis de l’âge bête et débarrassés de l’idée que pour avoir du succès il faut miser à fond sur l’image.
Plus grands, aussi, parce qu’ils ont trouvé ce qui leur convient. Le folk est toujours à la mode, mais ils sont loin, très loin d’y exceller. Alors?
Don’t sell me to the French
Alors ce Ghost train tragedy est un vrai bon disque de rock. De rock au sens large, et le folk y a droit de cité, mais un folk très actuel, mâtiné de pop et toujours mélangé à d’autres influences, dans la lignée des Wave pictures et Fishermen three qu’on vante souvent ici-même (Back seat, Steel wire). Fini les pantalons à franges ^^
Ca commence très fort avec Walking. Un son puissant, lourd, un rock mid-tempo assez sexuel. Ils ont dû écouter plus d’une fois Nick Cave, et Gallon drunk qui ont fait avec lui des disques joliment épais qui crissent sous la dent.
Mais l’album couvre large, les amateurs des Beatles (Pillow talk) comme ceux du Velvet underground trouveront des échos de leurs héros, ou encore des Tindersticks pour les cordes (Lower lip). Mieux que ça, Coming soon vire au groove qui tue sur Moonchild avec une basse de discomobile, comme Franz Ferdinand sait le faire.
Le changement majeur chez Coming soon, tient à la guitare. L’acoustique est reléguée aux utilités, la guitare électrique a pris le pouvoir. Minor keys résume bien cette nouvelle direction qui leur convient si bien, on y sent le Velvet ou le Coney island baby de Lou Reed, mais traité avec cette voix au bord de la justesse de l’anti-folk de Herman Düne. On dirait que les naïfs campagnards ont découvert la grande ville, parcouru Londres et New York, et revu leurs ambitions à la hausse. Choc culturel.
La variété des rythmes (binaire, waltz-rock, ska-rock, swing) est la preuve la plus évidente des progrès accomplis, et quels progrès se dit-on à l’écoute de Don’t sell me to the French.
Si Coming soon a progressé sur scène autant qu’à la composition, ça devrait nous valoir quelques bonnes suées dans les salles :-)
A confirmer très bientôt, ils débutent une tournée dans toute la France.
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le morceau que tu as mis est pas mal musicalement (j’ai écouté jusqu’au bout, ça veut tout dire) mais par contre, je suis pas bien fan de la voix du monsieur… a voir sur d’autres titres donc !
pour la voix, c’est tout un courant,
si tu n’aimes pas herman dune par exemple, je doute que tu apprécies le coming soon.
mais l’album mérite vraiment qu’on lui donne sa chance :-)
C’est bien sympa ce morceaux, sorte de… flamenco-blues. ^^ J’aime bien !
l’album est riche, jette une oreille :-)
Oui! Je suis d’ accord avec cette critique. Un album riche, long mais riche. Et quand même c est pas si courant…
j’ai l’impression, confirmée aussi par plusieurs magazines, que ce disque fait l’unanimité :-)