Coiffés au poteau
Vous connaissez JJ Cale? Peter Green?
Si vous les connaissez, vous devez reconnaître qu’ils sont moins célèbres et ont moins vendu que Eric Clapton ou Santana. Ce qui est relativement injuste.
Oh, Clapton n’est pas Bananarama, dont la gloire repose sur une reprise dispensable de Help ou de Venus des Shocking Blue, a une carrière longue comme le bras et c’est tout simplement, avec Jimi Hendrix et Jimmy Page, l’un des premiers et plus grands guitar hero de l’histoire du rock. Santana, à un degré moindre, a marqué l’histoire du rock lui aussi.
Aucun scandale ici, mais une injustice : certains tubes monumentaux n’ont connu le grand succès qu’en étant repris. Si on commence par la petite porte, on pourra trouver que le tube des Boys town gang Can’t take my eyes off you n’est pas meilleur que la version originale par Frankie Valli (celui qui interprète le générique de Grease). On pourra même se dire que le succès de Don’t leave me this way par les Communards rend mal justice à l’original par Thelma Houston dont la version est nettement meilleure. Mais on reste ici dans une catégorie des tubes disco que j’adore mais que je ne mets pas au même niveau que 3 autres bijoux dont je tenais à parler.
After midnight fut l’un des premiers gros tubes de Clapton, alors que sa version est très proche de celle de son créateur, l’ineffable JJ Cale qui continue à sortir des disques tous les 3-4 ans pour notre plus grand plaisir. Ce titre patientait depuis 1965, et en 1970 Clapton lui donne la gloire. Il a remis ça avec Cocaïne. Deux tubes planétaires que le grand public attribue plus volontiers à slowhand qu’à Cale (Clapton a repris d’autres de ses morceaux, mais un peu moins connus).
Je viens de me racheter en CD Bird of good omen, album splendide de Fleetwood mac sorti en 1969. L’âme musicale du groupe, Peter Green, y a composé un morceau que tout le monde connait, Black magic woman. L’album et le titre se sont bien vendus, mais on doit reconnaître que Santana a plus fait que Fleetwood mac pour cette renommée mondiale. Santana l’a adapté à son propre style, ce que je trouve déjà plus intéressant que la ressucée de Clapton, capable de mieux.
Quand je parle d’injustice, c’est uniquement que je trouve dommage que des compositeurs aussi talentieux que JJ Cale ou Peter Green ne soient pas plus connus. Ils ont des fans, des livres leurs ont été consacré, mais quand on voit les tubes que sont devenus leurs titres il y a tout de même un écart. Ces succès leur ont apporté des royalties inespérées qui leur ont donné une sécurité et une liberté artistique très appréciables. Et ça, c’est un juste retour des choses. L’injustice est très relative, mais n’oubliez pas de vous pencher sur Bird of good omen, vous ne le regretterez pas.
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