Cocoon à la Maroquinerie : chanter au milieu du monde
Au lendemain d’une Cigale bondée, Cocoon faisait ses adieux (provisoires) à Paris dans un cadre plus intime. Baptisé “concert surprise” car annoncé à la dernière minute, il n’aura visiblement pas pris de court des fans aux aguets.
Pour ces moments privilégiés, Mark et Morgane préfèrent se produire en duo, comme lorsque je les ai vus au petit Point Ephémère. Malgré l’affluence, et grâce à la toujours excellente agence Waaa, Chrystèle sera la seule photographe de la soirée. Son reportage sera plus éloquent que mes explications (en couleurs, et en noir et blanc), mais j’ajoute mon grain de sel ^^
Au terme d’une tournée fleuve, le duo clermontois a décidé de nous faire un cadeau. Dans cette relation si forte et si particulière qui les unit à leur public, l’émotion est palpable à chaque instant, le plaisir d’être ensemble et de donner.
Et on va, comme promis, de surprise en surprise. D’abord les artistes ont demandé à être au centre de la salle, au creux de la “fosse”, pour faire de leur sixième passage à la Maroquinerie un moment inédit. Ils ont aussi demandé que pour la première fois le public veuille bien s’assoir malgré l’absence de sièges, les gradins de la salle en faisant office. L’habituelle scène reçoit une centaine de personnes de tous âges, l’oeil rivé sur leurs chouchous dans leur petit cirque d’hiver d’un soir.
Cocoon a aussi habitué son public à venir avec un instrument de musique, et ce soir plus que jamais Mark et Morgane nous mettent à contribution. Quitte à passer par des mise en place un peu longues transformées en sketchs d’impro, on invite des membres du public à tenir une ligne de clavier, une partie de guitare ou de ukulele. Mark ne cesse de faire le pitre et de nous mettre à l’aise, tout se déroule avec un naturel déconcertant, et ce qu’on perd en justesse technique on le gagne en fusion avec les artistes.
Jamais je n’avais vu une telle relation entre artistes et public. Etre un habitué de cette salle rend encore plus forte l’impression d’être transporté dans un ailleurs familier. Rejoints sur deux titres par leurs musiciens de la tournée Raph et Oliver, Cocoon s’expose en duo dans une proximité physique avec nous qu’on rencontre rarement. Ils sont baignés par nous, au point qu’à l’issue du concert on retrouve un Mark Daumail soulagé d’avoir retrouvé le grand air “c’était génial mais physiquement très dur, j’avais vraiment besoin de retrouver de l’air après ça”.
Leurs choix pour cette soirée les ont effectivement mis en position difficile, mais pas un instant on ne les a sentis débordés, pris de court ou mal à l’aise. Alors que la moitié du public défilait avec eux, et qu’ils étaient privés du confort de lerus musiciens habituels, ils dégagent au contraire une impression de maîtrise phénoménale. Charisme, assurance, humour, et une sensibilité exacerbée qui leur vaut un amour sincère et fidèle du public. La chaleur qui circule durant toute la soirée n’est pas affaire de thermomètre. Au point qu’on se dit que cette relation, cet échange avec les autres, est leur dope à eux, compte peut-être encore plus que la musique elle-même.
On retrouve les morceaux tels qu’on les connait, tels en tout cas que je les avais vus, en duo déjà, dans le petit Point éphémère il y a un an de ça. On retrouve aussi ce qui est devenu un jeu, laisser le public décider quelle reprise ils joueront en rappels. Ce soir ce sera leur I don’t give a shit, suivis de Kung fu fighting de Karl Douglas et Hey ya! de Outkast.
Pourtant la nouveauté ne vient pas uniquement de la disposition de scène. La gestation du futur album est en cours et on aura droit à 8 titres inédits, dont un sur lequel Morgane prend la voix lead sur ghostbusters. Une grande première qui donne envie qu’elle s’y mette plus souvent.
L’album déjà bien avancé parlera de la mer, il en parlera d’autant plus qu’au lieu de notes de pochettes il sera accompagné d’un véritable livre. Pour patienter, un dvd sortira cet été. On espère y retrouver des moments de cette soirée en apesanteur, captée par les caméras de grandcrew.
concert de dernière minute mais les places sont parties très vite
le genre de concert qu’on garde en mémoire longtemps je suppose :-)
c’était comment la 1° partie ?
c’était the Green shape,
un chanteur folk seul à la guitare,
qui s’en est sorti pas mal du tout :-)