Clara Clara, c’est trop trop bon bon (Confortable problems)
Un tout petit appartement, à un jet de pierre de Paris. Des inconnus qui sympathisent timidement sur un canapé, les fesses bien calées contre celles du voisin. Un hôte attentif et sur de son coup. Et courbé sur sa chaise, déjà parti dans ses chansons, les cheveux coincés dans les cordes de sa guitare, François Virot. L’acrobate, le puriste qui nous venait de l’Est.
En solo, avec une guitare nue, la voix de François nous fit un effet étrange, pas totalement agréable mais -c’est déjà ça- perturbant. On a trainé cette impression étrange sur son album solo de 2008.
Avec Clara Clara c’est une autre sauce.
Après quelques jours à présenter aux lecteurs d’arbobo.fr des disques qui valent surtout par la puissance tubesque de deux ou trois titres, voilà un vrai “gros” album. Un disque ambitieux, Comfortable problems, qui s’élève au niveau mis en joue.
De François Virot, n’attendez pas de la pop gentille à refrains calibrés pour siffloter dans le bus.
One on one
Clara Clara, c’est l’équilibre dans la démesure. Une évidente démesure sonore, un projet de rock total, à la fois psychédélique et spectorien, à la fois noise et mélodique. Autrement dit, un bordel sans nom. Comme une maison dont on poserait en même temps les fondations et le toit, et dont on peindrait les murs en s’en foutant copieusement jusqu’aux oreilles. Ne soyez pas surpris si vous trouvez que Confortable problems laisse des traces de doigts sur la table du salon et qu’il a le bout du nez d’une drôle de couleur.
Mais là où Animal collective cadenasse ses morceaux de l’intérieur à triple tour, Clara Clara nous fait entrer au chausse-pied dans sa boîte magique. On n’y tient pas debout, ça fait un barouf de tous les diables, mais sans faire mal aux oreilles et on comprend tout ce qui se passe.
L’équilibre, bonhomme, y’a que çà de vrai.
Avec une colonne vertébrale solide comme tout, fournie par le clavier. Tantôt soutien rythmique, tantôt en lourdes nappes d’arrière plan, c’est lui qui plante le décor, et d’ailleurs lui qu’on entend en tout premier. Il donne à ce disque un vernis légèrement électro, délicieusement rétrofuturiste.
Par rapport à l’album précédent AA, Clara Clara a trouvé une meilleure production, mais poursuit dans la même veine. Guitares saturées, clavier obsessionnel qui cherche à vous rendre dingue ou à vous provoquer, cocktail improbable mais réussi. Autre nouveauté, François qui n’est plus seulement batteur mais chante là où AA était essentiellement instrumental. Des titres plus variés, un son plus riche et rêche, et pour tout dire on monte nettement plus haut. Si AA était un essai, Comfortable problems le transforme pile entre les poteaux. La preuve avec One on one, titre barré que ne renierait pas the Mabuses, et qui va vous vriller la tête bien comme il faut.
Ils ont du tempérament.Ils ont la bizarrerie et l’effronterie. Clara Clara va nous accompagner un bon moment.
Clara Clara sera le 10 mars au Point éphémère. Comfortable problems sort le 8 mars chez Clapping music.
enthousiasme partagé par Sfar.
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C’est pas mal, très dans l’air du temps de la deuxième partie des 2ks, sauf au moment où ça repars dans du plus gras et lourdingue au milieu. Vraiment intéressant !
très pierre la Police la pochette
Je rêve ou y a que moi que ça intéresse ?
nos lecteurs sont très timides en ce moment ^^
Ouais il arrache sec le Clara Clara. Je publierai ma chronique le jour de la sortie.
assez furieux comme album, on a pas trop l’habitude en France, ce genre de prods, espérons que ce n’est qu’un début !