Carp : un talent qui nous laisse sans voix
Petit, le berceau. Genre un berceau, quoi. Et au-dessus, un bordel innommable, la baston, limite free fight. C’est ça quand on a peur de manquer, on convoque les fées. Toutes les fées!
Et pour une fois, la faute à pas de chance, à l’absence insensée de cocktails mondains ce jour là, elles se sont toutes radinées.
Ah les bonnes fées qui jouent des coudes comme des photographes devant une montée des marches à Cannes, que de vertus rassemblées autour d’un si petit être.
Mais le résultat est là. Day walks, nouvel album de Carp. Oh, il a fallu un brin de maturation, le premier album en témoigne avec son post-rock de bon aloi mais peu versé dans la mélodie. C’est comme la vigne, la mélodie. Les premières années, ça ne donne pas de fruits. Mais après, pour peu que les conditions s’y prêtent, pour peu que les fées… et nombreuses elles sont les fées, de quoi faire fuir tous les lapins de la forêt de Brocéliande et remplir les carnets de commande d’une escouade de druides surentrainés. On en fait trop sur la métaphore bretonnante, vous êtes sûrs?
mystery
A qui la faute? On ne sait pas si on doit accuser Nick Drake. Stuart Staples alors? Accusés, levez vous. Oui Patrick Watson, vous aussi! On vous soupçonne d’avoir comploté pour faire de ce disque un bijou. Une vraie couronne d’épines, qui sent l’échec et la malédiction, tout nos sens nous disent de nous éloigner de cet arbre de douleur. Des songwriters et des fées, qui ont picolé comme des druides au retour de cueillette, et qui sait, un feu follet en guise d’ingénieur du son. L’explication prend forme.
Il faut bien qu’elles sortent de quelque part, ces ténébreuses lamentations, ces Seventies qui portent bien leur nom, sorte de petite nouvelle comme Benoit Guivarch les écrit si bien. “I’ll die happy”, ose-t-il sur Old, et pour sûr cet album n’est pas un remake de la mélodie du bonheur (”Was that a mystery, for you to end so sadly?”, Mystery).. On voudrait détailler chaque refrain, chaque chanson, mais si the greatest of ease a même un petit quelque chose de Leonard Cohen, on gardera surtout en mémoire la première moitié du disque.
Car un disque qui contient une chanson aussi parfaite que Mystery ne pourra que figurer dans les palmarès de l’année, au bas mot.
Day walks est sorti le 25 mai chez Square dogs
la chronique de Lyle
Y avait un groupe Carp dans les années 7O…
Un autre, certainement.
un autre en effet,
mais ce qui est curieux sur emusic, c’est que pour carp ils ont 2 albums, le 1er étant indiqué “1970″, alors que c’est le 1er de nos Carp bretons, qui date de 2003 ou 2004.
curieux. mais je poursuis la recherche, mmarsu :-)
Ah, marrant, il y en a trois alors de Carp.
Un de San Francisco, années 60 (que je ne connais pas) : http://www.allmusic.com/cg/amg.dll?p=amg&sql=11:39fqxqt5ldke (je croyais que c’était celui d’emusic puisque c’est là que j’étais allé chercher ta recommandation).
Un breton 2005 (connais pas non plus, d’ailleurs).
Et celui-ci (connais pas… encore)…
;-d
3 albums, mais 2 groupes.
et au moins 1 chef d’oeuvre avec ce “mystery” :-)
Chroniqué (et apprécié, même si de manière plus modérée) chez moi également. Publication asap :)
(En revanche, on cite tellement les mêmes influences qu’on va croire que j’ai pompé sur toi :p)
ou qu’on a soigneusement écouté tous les deux :-)
Et ce sont tout à fait des références qui me donnent envie d’écouter ce disque.
Hop, je sais ce qui me reste à faire ;))
Un très très beau disque…
Plus j’écoute et plus il me fait penser à la fois à Mark Eitzel et, surtout, aux Red House Painters…
voilà une page des années 90 que j’avais zappé, mmarsu,
mais j’espère que les efforts conjugués des blogueurs amèneront un peu de public à ce très bel album :-)