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Ca s’écoute live… à Lille

par arbobo | imprimer | 8fév 2011

Nathan présente : Lille et la scène du nord

Il n’y a évidemment pas que Paris qui fourmille de musicos, de concerts. Il y a de la vie, musicalement, ailleurs, dans des villes grandes ou moins grandes. On vous a personnellement parlé de Manchester, Toulouse ou Marseille, certes

.

Mais il est temps de laisser la parole à ceux qui ne sont pas de passage, qui sont sur place et donc les mieux placés pour savoir où aller, et rendre compte de la vitalité de la scène live chez eux.

On embarque pour une première semaine (il y en aura d’autres) où l’on cède la parole à d’autres blogueurs.
Après Pau hier, c’est aujourd’hui Nathan, de Brainfeeders & mindfuckers,  qui nous présente la scène de Lille et alentour. Occasion pour lui de s’écarter de ses habitudes et parler plus des lieux de concert que des disques des artistes qu’on y croise. Et entre deux bières, on en croise visiblement beaucoup.

Lille, nous voici !

Dany Boon a fait plus de mal à la région Nord que l’on veut bien le croire, en amplifiant quelques clichés dans un mauvais film. Alors que le Nord, c’est plus que le Picon Bière, le maroilles ou une bande de demeurés dans un restaurant du Vieux Lille qui parlent chi. Et musicalement notamment. Quand le patron m’a parlé de sa rubrique, après m’avoir offert un coca, le premier mot qu’il a prononcé a dû être “vitalité”. Et, dans son éclectisme, la région lilloise est ô combien vive, voire aventureuse.
Petit tour d’horizon. Salles, bars, lieux étranges, de tout, pour tous.

D’abord, l’Aéronef, revendiqué “l’ami de vos tympans”, dont la production est à la fois intelligente et assez érudite. Je m’explique. À l’Aéro, il y a deux salles en une. La grande, où les “gros” concerts ont lieu, ces mêmes gros concerts qui permettent ensuite de faire des “petits” concerts en configuration “club”, avec seulement une ou deux centaines de personnes, autour d’une petite scène.
En d’autres termes, le concert complet de Diams, des Black Keys (annulé, dommage), ou de piliers de la scène Metal (Napalm Death, rien que ça) ramènent assez de sous pour proposer d’autres choses, plus audacieuses. Au hasard, on a pu y voir Sunset Rubdown raconter leur voyage dans Lille, Adam Green proposer un “blowjob contest” à une foule serrée et en transe, ou encore les doux dingues d’Akron/Family. Pas de grosses têtes d’affiche ici, et donc un prix plus que raisonnable, souvent inférieur à 10 euros. On espère d’ailleurs que les adolescents incandescents de The Pain of Being Pure at Heart joueront dans cette configuration, histoire de faire vibrer un espace plus réduit que la grande salle.

Mais ne négligeons pas les gros concerts non plus, même si il y a à boire et à manger. Souvenons-nous d’Alela Diane expliquant en trois chansons qu’elle portait le monde sur ses épaules, l’expérience physique de Sunn O))), la folie punk d’un Frank Black ou la féerie de Joanna Newsom, plus récemment. Les prix suivent, et doublent le plus souvent par rapport aux “petits concerts”.
Un équilibre qui a fait ses preuves, et qui assoit l’Aéro comme une référence à Lille. La salle en elle-même est assez agréable, donc pourquoi s’en priver.

Le Grand Mix, gros morceau. Pas que ce soit une grosse salle, au contraire, plus petite que l’Aéro, plus intimiste, plus indie dirait-on. Une scène sur laquelle on peut s’accouder, à la programmation aussi variée qu’exigeante.

Il faut dire qu’avoir l’opportunité d’y voir Om, Atari Teenage Riot ou A Place to Bury Strangers, à Lille, c’est presque inespéré. Sans oublier le concert cataclysmique de Swans. Donc salle de violence, oui. On pourrait aussi citer of Montreal ou Noah and the Whale, la part plus lumineuse.
D’ailleurs, le dimanche, souvent, quelques tables sont installées, on y boit des coups entre les concerts, au son du folk de Great Lake Swimmers ou de Phosphorescent. De l’indie aussi. On attendra avec impatience Deerhunter en avril, par exemple. Il y en a pour tout le monde, et c’est ça qu’on aime par-dessus tout, l’esprit du Grand Mix, qui ne se fixe aucune limite.
Mais la force du Grand Mix, c’est plus que des bons concerts dans une salle super cool. À un prix en général raisonnable. Entre 10 et 20 euros, en somme. La force du Grand Mix, c’est le 4×4.

Le 4×4, ce n’est pas qu’un moyen de polluer, c’est un complot international entre le nord de la France et la Belgique, qui relie quatre salles : De Kreun à Courtrai, Le Grand Mix à Tourcoing, Le 4AD à Dixmuide et Les 4Ecluses à Dunkerque. Avec ça, une carte avec des réducs et concerts gratos dans les quatre salles. Et même mieux. Le Grand Mix aime des groupes. Le Grand Mix aime Liars. Mais Liars passe à Courtrai. Donc Le Grand Mix organise un bus qui passe par Lille, puis Tourcoing, et se rend à Courtrai pour le concert.
Mais c’est plus qu’un bus. Puisqu’on vous offrira l’apéro, à l’aller et au retour. On y chantera les chansons de Nostalgie crachotées par les haut-parleurs, on rira avec de complets inconnus. Le concert devient presque secondaire face à la bonne humeur de ces trajets. Ils font même des goûters-concerts et des apéros-concerts. C’est pour dire.

Justement, De Kreun à Courtrai, parlons-en. Dans la lignée du Grand Mix, la salle belge propose un choix hyper pointu, que ce soit dans les franges extrêmes (le super-groupe de doom Shrinebuilder, par exemple), électronique (le dubstep austère de Distance) et même des monuments comme Phil Elverum et son Mount Eerie.
Courtrai a beau être à moins d’une heure de Lille, la différence d’ambiance reste saisissante, entre un public français souvent amorphe ou peu concerné (notamment pendant les premières parties, après, ce n’est qu’une mauvaise réputation), et un public Flamand bien plus aventureux et ouvert, même quand il s’agit de parler avec des français. Ambiance formidable donc et le point d’orgue pourrait être ces magnifiques frites que l’on trouve à quelques rues. Je les conseille avec la sauce Hannibal.

À Roubaix, ville qui renaît peu à peu, il y a quelques extrémistes de la musique, qui tiennent La Cave aux Poètes depuis des années maintenant. La salle, elle aussi en lien avec le Grand Mix, est plus orientée vers les groupes français et régionaux.
Roken Is Dodelijk y joue, il y a eu des résidences de Louis Aguilar, Laetitia Shériff y revient. Toutes les gloires de la région qui ne font pas du ska festif ou du ska chti y reviennent. Il faut le dire, le lieu est attachant, avec son plafond très bas, une capacité d’à peine 200 personnes, l’absence de scène…
Les artistes jouent entre trois ou quatre spots qui essaient de faire illusion. Comment oublier la puissance des californiens de Xiu Xiu dans cette cave sombre ? On y attend avec impatience la venue des War On Drugs et leur rock enfumé.

Depuis quelques années maintenant, le festival Les Paradis Artificiels est devenu une institution. Organisé par les tourneurs d’A Gauche de la Lune, le festival mêle, à l’instar de l’Aéronef, rigueur underground et machines de guerre (l’année dernière, Prodigy, au Zénith, et Daniel Johnston au Splendid, que le contraste est beau). Cette année, on se régalera sûrement avec Aloe Blacc, les gens se masseront au concert de Syd Matters et Yann Tiersen, pendant que d’autres, les yeux ébahis - dont moi - iront planer sur l’electronica de Jon Hopkins.

Mais, tout ne se passe pas dans les salles de concert, et bien heureusement. Quelques associations assurent une vie musicale, une “scène lilloise” même, existe. Quel plaisir de se retrouver serré, en tailleurs, autour d’une trentaine de personne, au Caf&Diskaire pour voir les amis de Bertrand, le patron, et les amis de ses amis de ses amis de ses amis, jouer dans une configuration minimaliste. A force d’y aller, on apprendra à connaître les gens.
On y verra Mariee Sioux trop enrhumée pour jouer plus de trois chansons et demi, on y sympathisera avec Orouni et Kawaii, des groupes de parigots. Et avec la scène locale, de Amélie à Louis Aguilar en passant par Sam Nolin et les O’Folk Brothers. Sans oublier le marathon de la fête de la musique, où les groupes s’enchaînent, avec de jolies blagues entre eux (un groupe de Grind improvisé, par exemple). Ambiance bon enfant, pour un bar/café qui vend aussi des disques et dvds. Un lieu sur le point de devenir incontournable pour tout amateur de musique de la région, avant que la police vienne y mettre son nez, et d’interdire plus ou moins les concerts.

Tant pis, on se retournera vers le Drugstore, en plein milieu du Vieux Lille, bar où l’on se donne souvent rendez-vous, mais où la cave regorge de concerts, le plus souvent organisés par l’association FoldAdHoc. De magnifiques souvenirs épousent encore les voûtes du plafond. Quand Tiny Vipers arrêtait le temps, sans parler, juste en chantant. Ou quand l’adorable Julie Doiron jouait jusqu’à une heure du matin, jouant les morceaux que l’audience veut, avec plaisir, répondant et riant dans un français issu du Canada tout à fait charmant. Après le concert, même, malgré l’heure tardive, on peut prendre son temps pour papoter avec elle, lui expliquer qu’on adore son disque avec Mount Eerie, qu’elle devrait venir plus souvent jouer à Lille, et ainsi de suite.
Et que dire de La Malterie ? Ancienne usine textile réhabilitée en résidence d’artiste, où des concerts sont organisés. Souvent, les groupes sont totalement obscurs pour le commun des mortels, mais les prix toujours petits attisent la curiosité. Ainsi que des belles “têtes d’affiches” (tout est relatif), comme Extra Life cette année ou Phil Elverum (encore lui) et sa femme, Ô Paon.
On pourrait aussi s’attarder sur La Chimère, bar où les groupes extrêmes se succèdent. On s’inclinera devant leur Winter GrindFest, magnifique initiative où les fous furieux de Last Days of Humanity auraient dû jouer. Mais le projet a pris une telle ampleur qu’il a été transféré à Roubaix. On pourrait aussi mentionner les rares concerts au Tripostal, sorte de musée 2.0 où Autechre a secoué plus d’un esprit tourmenté. On pourrait aussi mentionner La Péniche, lieu pour le moins inhabituel où, là aussi, il n’y a pas de limites. De Japandroid à Clara Clara, en passant par d’autres groupes bien obscurs pour faire tanguer un peu la péniche, qui repose sur une Deûle bien trop calme.

Alors, Lille, terre de contraste ? Simplement une ville éclectique, où l’on a de grande chance de trouver ce que l’on cherche. Des boucles électroniques à l’extrême violence, sans oublier la douceur folk.

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Comments

13 Commentaires


  1. 1 mmarsupilami on février 8, 2011 9:25

    Tu as déjà essayé la sauce “samourai”? Ma préférée!
    :-DD

  2. 2 Nathan on février 8, 2011 9:41

    Un grand classique, la sauce samouraï. Une valeur sûre même. Mon alternative quand il n’y a pas de sauce hannibal !

  3. 3 arbobo on février 8, 2011 10:27

    vous allez transformer mon blougue en critique gastronomique !

  4. 4 Anna on février 8, 2011 10:41

    Il y a de bonnes frites à Lille aussi, note bien. Tu connais l’Authentique ?

  5. 5 arbobo on février 8, 2011 10:50

    en gros pour vous amener au concert, il faut organiser un festival de la frite :o)

  6. 6 mmarsupilami on février 8, 2011 11:38

    Ceci dit, quelque chose que je constate généralement et je ne sais quel sera le commentaire de Nathan sur la question : il y a beaucoup de Français qui se déplacent en Belgique pour les concerts. A Bruxelles, Gand et Bruges. Et même à Anvers, j’en vois souvent…

  7. 7 arbobo on février 8, 2011 11:49

    remarque, j’ai déjà vu des gens venir d’amsterdam juste pour un concert à Paris ^^

    et pas un concert d’anglais à Paris sans que la moitié de la salle soit britannique (et non, je n’exagère même pas)

  8. 8 Nathan on février 8, 2011 11:49

    Oui, souvent parce que, pour les lillois et autres, aller à Bruxelles c’est aussi facile qu’aller à Paris, et les salles sont moins chères en Belgique. Et entre l’Ancienne Belgique et un Zénith français, le choix est vite fait.
    Puis y a des groupes qui passent qu’en Belgique et pas dans le nord de la France, alors faut bien se déplacer pour les voir…

    On trouve aussi souvent des belges à Lille, d’ailleurs. :)

  9. 9 Anna on février 8, 2011 16:49

    en gros pour vous amener au concert, il faut organiser un festival de la frite :o)

    Correction : un festival de la bonnefrite. Chose qui n’est pas si courante qu’on croit, même dans notre contrée.

  10. 10 mmarsupilami on février 8, 2011 17:18

    Je plussoie Anna! Et je dirais même plus : elle sont encore meilleures chez nous.
    Ceci dit, ayant fait mes études à Tournai, je suis déjà allé à des concerts à Lille, dont Peter Gabriel à l’époque héroïque!

    Arbobo, des gens d’Amsterdam qui vont à Paris pour un concert? C’était pour profiter d’un séjour dans votre merveilleuse capitale ou pour voir un groupe bien précis au Stade de France? Parce qu’honnêtement, Amsterdam, ils sont plutôt gâtés en programmation!

  11. 11 arbobo on février 8, 2011 18:09

    c’était au Divan du monde (500 places), et de mémoire c’était pour Joan as police woman sur la tournée du 1er album.
    en plus en effet elle devait passer à dam 15 jours plus tard, certainement ^^

  12. 12 Christophe on février 9, 2011 11:29

    Putain pourquoi j’ai quitté cette ville Putain pourquoi j’ai quitté cette ville Putain pourquoi j’ai quitté cette ville Putain pourquoi j’ai quitté cette ville Putain pourquoi j’ai quitté cette ville Putain pourquoi j’ai quitté cette ville PUTAIN POURQUOI J’AI QUITTÉ CETTE VIIIIILLLLE !!!!!!

  13. 13 Anna on février 19, 2011 18:15

    Mais c’est vrai, ça putain, pourquoi t’as quitté cette ville ? (D’autant qu’on a aussi une campagne sympa alentour, hein !)

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