Blind test
A l’occasion de la sortie de sa nouvelle compilation, en compagnie de Chloé, Ivan Smagghe a droit à un beau portrait dans Le Monde.
Ivan Smagghe, j’en ai d’abord entendu parler par des amis de Sciences po qui l’y ont croisé. Avec des potes à lui il avait fondé une association, Mondial twist, qui tenait une émission hebdomadaire sur une radio parisienne, et dont le panneau d’affichage était toujours un bijou d’underground, pointu et drôle à la fois. Autant dire, une légende dans le petit monde parigot bourgeois qu’est cette école, où quelques allumés s’efforçaient de faire vivre la flamme.
Après les fondateurs, de nouveaux étudiants ont pris la relève de l’association, et parmi eux un nom qu’on retrouva plus tard comme journaliste au mensuel Magic puis, depuis quelques années, aux Inrockuptibles : Joseph Ghosn le bien nommé. (j’aime bien dire “le bien nommé”, ça crée du mystère alors que ça veut rien dire, et j’ignore complètement si son nom a une signification).
Pas de nostalgie de ma part, je fais simplement un peu de généalogie. De toute façon, Smagghe quittait sciences po pile quand j’y entrais, et je ne le connais pas directement. Le seul échange perso que nous ayons eu remonte a plus de 5 ans. J’étais devenu accro à son émission-fleuve sur Nova, la génialissime Test, où il naviguait un peu partout à partir d’une trajectoire techno-électro. En nous passant un morceau, il annonce qu’il semble contenir un sample vocal dont il aimerait bien connaître la provenance. Je ne me souviens plus du morceau, mais j’ai reconnu immédiatement le chant de Lilian Gish. Dans mon film préféré, La nuit du chasseur, sa berceuse couvre le film avec bienveillance. J’ai indiqué cet extrait à Smagghe, lui conseillant de faire valider mon souvenir par Nicolas Saada. Un peu mince comme échange, mais pour une raison idiote je m’en souviens (qu’on aie samplé ce film me scie).
Bref. Vers la fin de l’émission, Nova a commencé à sortir des compilations tirées de Test (4 en tout, je crois). De temps à autre, il sort des mix sous son nom, et actuellement une compil en collaboration avec DJ Chloé, une autre de ces djettes qui font la nuit parisienne.
La pochette de ce disque les montre l’un et l’autre portant la même tenue et maquillés de façon à ce qu’on ne sache pas qui est le garçon et qui la fille. Voilà qui colle parfaitement, au niveau du son et au niveau de l’esprit, aux soirées mensuelles qu’organisent des potes à moi : Androgyny (les bien nommées, pour le coup ;-). On y entend de l’indé, de l’electro-clash, de la new wave… Tout plein de bonnes choses. La prochaine Androgyny c’est ce soir au Pulp.
Ps : cette pochette est aussi un clin d’oeil à pas mal d’autres qui l’ont précédée, à commencer, même, par Horses de Patti Smith où elle est photographiée par Mapplethorpe. Ca m’agace, j’ai des images fugaces en tête, mais aucun titre ou nom de groupe…
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