Bharata natyam à Paris le 20 août : Margam, le chemin
C’est la beauté des rencontres de vous emporter là où vous ne seriez pas allé. Pauline Reibell a découvert l’Inde par la danse, au point de devenir une danseuse remarquable de bharata natyam, appelée d’un continent à un autre. Et de nous conduire, à notre tour, vers les côtes carnatiques.
On ne vous fera pas l’injure de prétendre connaître vraiment les musiques classiques indiennes, même si leurs ragas exécutés aux tablas ont sur nous un effet irrésistible, ni les danses d’Inde du sud dont le bharata natyam fait partie.
De même qu’on vous épargnera les raisons qui nous attachent au spectacle de cette jeune danseuse à la grâce infinie.
Sachez seulement que c’est une danse pour soliste, autant dire de virtuose. Mais elle bannit l’esbroufe et la démonstration, comme toute danse liturgique qui se respecte.
Si comme nous vous assistez à ce récital en béotien, il va de soi que vous ne saisirez pas tout des nuances particulières de la danseuse, ni toutes les significations de sa chorégraphie.
Malgré tout vous serez emportés comme nous l’avons déjà été, et il est bien possible que vous repartiez avec l’envie de mieux découvrir la culture classique indienne, ses musiques, ses danses.
“Margam, le chemin”, récital de Pauline Reibell.
vendredi 20 août, 20h30
Mandapa, 6 rue wurtz, 75013
de 6 à 13€
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Ah les amis, que je regrette de ne pouvoir être à Paris ce vendredi. Je vous invite à faire un bout de chemin avec Pauline Reibell, vous serez bouleversés.
Merci Arbobo pour cette info précieuse.
Ne pas s’attendre à quelque chose de très aérien… Le bharata natyam a comme caractéristique d’être ancré dans la terre, les pieds frappant le sol à des rythmes parfois effrénés. Ce sont les mouvements des doigts et des mains qui apportent un peu de légèreté et de grâce. J’ai pratiqué (un peu) et j’aime beaucoup !
oui très terrien en effet, tu fais bien de préciser,
mais pas lourdaud du tout, et ce mélange expression/percussion est assez bluffant, lorsqu’il est dansé avec autant de qualité :-)
Alors ? c’était comment ?
alors, j’étais mal placé pour des photos, vous n’en aurez pas,
mais la salle était pleine, une centaine de personnes assez bien partagée entre habitués du lieu et de ce style de danse, et novices venus par la bande ou par le bouche-à-oreille familial.
comme prévu, une partie de la signification m’échappe, de même que le symbole dessiné au sable en début de représentation pour ouvrir l’espace sacré de la scène. Car je vous rappelle que le baratha natyam est d’abord une danse sacrée, voire liturgique.
Pauline Reibell a construit un récital en 5 temps. Non sans avoir d’abord présenté, entourée d’une voix off, quelques unes des figures que nous allions retrouver, divinités des points cardinaux.
En profane, on a tout de même pu se faire une idée de ce programme original, mêlant différents styles, alliant tradition et modernité (c’est cliché, mais ça a le mérite d’être clair).
Comme souvent, la musique est accompagnée d’un récitatif, une scansion très rythmique et bien particulière, je ne saurais dire dans quelle langue.
Sans savoir si c’est un usage répandu, j’ai été surpris d’entendre la voix nous présenter en français, à quelques moments clefs, l’histoire que nous étions en train de voir, ses protagonistes et enjeux. Pauline elle-même s’adressa au public, en français, et chanta a capella (en hindi?) la fin de la dernière partie.
Mais ce ne sont pas les seules différences entre les 5 parties, le style de danse lui-même n’étant pas toujours le même.
Beaucoup de percussion du pied, bien sûr, mais parfois aussi une évolution très aérienne. Les figures elles-mêmes allant du plus abstrait à un figuratif assez accessible pour un occidental. Mais peut-être est-ce lié au fait que danser le vent ou la pluie, et danser un personnage humain, n’appellent pas le même langage chorégraphique.
Malgré tout, quitte à surinterpréter, étant donné le parcours de pauline, on a eu l’impression de voir dans la 3e ou 4e partie des apports modernes.
Le public était ravi, certaines danseuses amateures impressionnées par les prouesses techniques (notamment une position du dormeur tenue un temps infini). Et moi, toujours aussi bluffé par cete alliance de terrien et d’aérien, et par l’incroyable luxe d’expressions et le détail de chaque mouvement, pourtant enchainés avec fluidité.
J’en suis ressorti avec l’envie de découvrir mieux la culture classique indienne, ce qui n’est pas très difficile à Paris d’ailleurs grâce à une programmation touffue.
de ce que j’en sais il y a pas mal de concert de musique du monde au théâtre de la ville (enfin une boîte ou je travaillais avant y a enregistré plusieurs fois)
http://www.theatredelaville-paris.com/saison-discipline-musiquesdumonde-4
en effet diane,
et pas seulement, la cité de la musique a aussi une large programmation indienne (danse et musique) :-)