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Battant et victorieux

La température du Point éphémère monte en flèche ce soir là, à la soirée d’avant-festival des Femmes s’en mêlent, avec les Vivian Girls. Mais le final en fanfare, c’est Battant qui s’y colle.

L’album de Battant No head vient de sortir le 23 février, sur le label électro parisien Kill the DJ, un label pointu qui héberge notamment une des grandes de la minimale, DJ Chloé.

Le trio anglais est porté fièrement par Chloé Raunet (aucun rapport avec l’autre), chanteuse torride et totalement intenable, qui rappelle à ceux qui ne les ont pas connues que les années new wave étaient quand même bel et bien des années punk. Sur scène le côté punk, le beat martial, l’énergie folle délivrée par Chloé, transforment Battant en énorme machine de guerre qui embarque tout.
Avec la même générosité, elle s’accorde du temps pour le public, qui fait littéralement la queue en fin de concert pour l’approcher, la photographier, l’admirer.

L’album surprendra ceux qui ont pu assister à ces assauts virevoltants. Les titres entendus sur myspace avaient un côté Elastica en plus tendu, plus urgent. Les versions du concert étaient plus punk encore, entre les Sisters of Mercy et Joy division, voire de l’electro-body-music.
Mais entre temps c’est sur Kill the DJ qu’ils ont signé, souvenez-vous.

Une des âmes qui hante le label n’est autre que Ivan Smagghe, défricheur d’électro minimaliste qui a longtemps officié pour notre bonheur sur radio Nova (l’émission Test, c’était lui!).
Alors c’est le grand écart, entre la scène et la chaîne.

Autant le Battant de la scène envoie les poings à l’aveuglette comme Ian Curtis pourchassant ses fantômes, autant celui du disque passera peut-être plus au Rex ou dans les clubs de Berlin.
On les y retrouve plus électro, certes, plus minimaux aussi, c’est épuré au point de n’avoir pas un gramme de ce rock qui jaillissait sur scène. Le tubissime Radio rod, bouillant, pourrait induire en erreur qui chercherait les nouveaux Gossip. On s’en éloigne, en vérité.

Désarçonnant, mais pas raté pour autant, loin de là. Le rock dépouillé a même valu à Suicide ou ESG une sacré réputation, et c’est justement de cette période no-wave qu’on pourra rapprocher Battant.

Battant s’annonce comme un des phénomènes de scène de l’année, ils le méritent. Leur album touchera un public plus restreint, qui choisit ses soirées au Rex ou au Batofar en fonction de la dose de minimalisme annoncé. Ceux là, pas moins exigeants, pourraient bien y trouver leur bonheur à leur tour.