Ah, Melody ! Le clip de Baby I’m a fool
C’était déjà arrivé il n’y a pas si longtemps, cette impression de regarder dans le miroir et voir un visage plus ancien, dans un décor sépia de daguerrotype. Une jeune blanche aux traits élégants réincarnait la voix de Billie Holliday, et passée la stupéfaction on découvrait que Madeleine Peyroux avait bien mieux à offrir qu’un numéro d’imitatrice.
Craignant un nouveau “coup”, tenu à l’écart par un prénom un peu “trop”, croyant flairer un produit marketing plutôt qu’une chanteuse, je m’étais abstenu d’écouter sérieusement Mélody Gardot. La voilà en ce moment sur toutes les radios, tous les abribus, dans toute la presse. Et elle le mérite.
Auprès du public, et compte tenu de son audience, Mélody Gardot est un peu la concurrente de Norah Jones. Les puristes et jazzophiles s’indigneront de le lire, car si Jones fait une pop parfois réussie, Gardot, elle, chante bel et bien du jazz. Et du bon.
Son timbre de voix évoque immédiatement la voix étrange et sensuelle de Dinah Washington, mais Melody Gardot a une technique bien à elle. Son scat félin pétille comme du champagne, ses roulement de gorge ont quelque chose d’un corsage qu’on dégrafe.
Plongés dans le passé, on retrouve les ingrédients du meilleur des années 50, des arrangements de cordes classieux, des chansons légères comme des plumes et chaudes comme un souffle dans le cou. Laissons de côté le final Above the rainbow, un peu bâclé, et retenons les craquantes If the stars were mine ou the rain. On va pouvoir retourner prendre le breakfast chez Tiffany’s.
My one and only thrill est sorti le 27 avril, et elle est en concert le 13 mai à l’Alhambra.
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Non mais j’en ai eu les larmes aux yeux, tellement c’est délicieux… Exquis ! Grands mercis, mon cher.
:)