3 titres pour dire 2013
tel était l’exercice proposé à chaque membre de l’équipe de Playlist society : choisir 3 titres pour parler de l’année écoulée, en musique.
L’intégrale de nos sélections est là
Nick Cave – “ Water’s edge ”
Extrait de “Push the sky away” – 2013 – blues & pop
Robi – “où suis-je?”
Extrait de “L’hiver et la joie” – 2013 – new wave
Kim ki o– “Insan insan”
Extrait de “Grounds” – 2013 – electro wave
Evidemment j’aime énormément ces 3 titres, mais j’aurais pu en choisir quantité d’autres, à ceci près que le Nick Cave s’est imposé comme le disque qui m’a le plus marqué et accompagné en 2013. Cette simplicité, cette assurance, cette justesse, je ne m’en lasse pas. Après plusieurs années où les grands anciens n’apportaient pas grand chose d’intéressant, un disque aussi fort mérite quelques applaudissements et rappelle que ce n’est pas toujours chez les débutants qu’il faut chercher son plaisir musical. De Bowie à Daho, de My bloody Valentine à Bill Callahan, Goldfrapp ou Scout Niblett, les anciens sont redevenus des valeurs sûres. C’est une de mes joies 2013, après plusieurs années de sevrage.
Robi, elle bluffe par ses paroles en français qu’elle fait sonner à merveille façon new wave, d’une manière assez unique, et sur ce plan on a été servi cette année avec Holden ou Bertrand Belin, dont les voix et plus encore l’écriture sont singulières. Plaisir supplémentaire, Robi flirte avec un “chanté-parlé” qui a encore de beaux jours devant lui, et ce morceau repose sur la basse, une fois n’est pas coutume dans un univers dominé par les guitares. La basse du Bad girls de Solange Knowles, du Daft Punk ou du Blurred lines de Robin Thicke m’ont bien fait danser cette année, mais il était inimaginable de ne pas mettre de morceau en français dans cette sélection.
Et puis tous les ans la musique est une occasion de voyager. L’idée de “rock français” a longtemps fait rire, pour la pop c’était encore pire, et chaque année apporte son lot de pépites. La France n’est pas seule à savoir s’inspirer de la pop anglo-saxonne et y apporter une touche différente, les stupéfiantes japonaises Nisennenmondai le démontrent à chaque disque. Le duo Kim ki O, ce sont deux turques d’Istanbul, ville meurtrie cette année par de durs affrontement avec le pouvoir d’Erdogan. C’est avec la voix brisée d’angoisse et de colère qu’elles en ont parlé au public venu les applaudir à la Maroquinerie. Cette année, on peut aimer les disques de Tamikrest, Kim ki O, M.I.A ou Omar Souleyman pour ce qu’ils sont, de super disques. Mais ils nous rappellent aussi que pour les touaregs et les tamouls l’insécurité reste le quotidien, et qu’en Syrie le peuple est massacré tous les jours depuis 2 ans. Aux quatre coins de ce monde fou, leur chant Insan insan (“humain humain”) est un appel qui se cogne à la crosse de bien de fusils.
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