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2009 à mi course : EP year ou hippie year?

Vu la quantité de disques et de concerts que j’ingurgite, sans oublier les classements collectifs auxquels je participe, je fais avec vous un petit point de la situation à mi-année.

Deux remarques générales.
D’abord, peu de disques sortis en 2009 m’ont vraiment emballé. Peut-être le trop plein me rend-il blasé? Ensuite, curieusement beaucoup des disques que j’ai le plus envie de défendre sont des EP, des mini-albums si vous préférez. 2009 sera sans doute pour moi “l’année du EP”, sans compter qu’en septembre paraîtra celui de Marie-Flore, que j’attends en trépignant d’impatience :-)

Au passage je vous signale ce sondage en ligne sur les albums de l’année “so far” (clôture des votes le 26 juillet). Où l’on constate que les recoupements ne sont que partiels avec ceux que je cite.

top of the pops

Dans ma sélection toute subjective, qu’est-ce qui sort du lot dans ce premier semestre?
D’abord, le probable album de l’année : Julie Doiron, I can wonder what you did with your day.
Seul souci : aucun autre ne vient sérieusement lui disputer ce titre.

Derrière on trouve quelques beaux disques, voire très beaux. On ne regrette pas l’écoute des albums de Bat for lashes, d’Au revoir Simone, de D.M. Stith que j’ai découvert grâce aux blogocollègues, ou les albums de Battant, the Gossip, Mansfield TYA, Caroline Weeks, Joseph Léon, Patrick Watson, Arch woodman, Holden, Jarvis Cocker. Avec une bonne douzaine d’albums dignes d’intérêt, le premier semestre nous donne tout de même de quoi faire.
Dans une moindre mesure quelques grosses pointures ont sorti des albums pas mauvais quoique loin de leur meilleur niveau : Pj Harvey & John Parish, Sonic youth. Le Dan Auerbach (en solo des Black keys), le St Vincent et le Anthony Joseph sont aussi de bons disques qui seront dans pas mal de classements mais pas forcément dans le mien ;-)

Ce qui oriente mon impression d’une année en demi-teinte est probablement lié à des albums très attendus des amateurs d’indé et qui m’ont paru au mieux surévalués, au pire totalement insipides : Alela Diane, Animal collective, Grizzly bear, Regina Spektor, Anthony and the Johnsons… sans compter quelques buzz qui m’ont paru bien exagérés : Revolver, Marissa Nadler, M Ward, Loney dear…

EP year

Parmi les EP, on guette celui de Marie-Flore mais on en a déjà de beaux à se fourrer dans les tympans :
Deerhunter, Every man has your voice, Andrea Perdue, Lilly wood and the prick, Florence and the machine… Encore un cran plus haut, le Blood bank de Bon Iver qui concourt également au titre de disque de l’année, en compagnie de the Joy formidable (A balloon called moaning), Underground railroad, et le Big sexy noise de Lydia Lunch. Quatre des plus beaux disques parus depuis janvier sont trop courts pour être qualifiés d’album.

Je n’ai pas l’impression non plus qu’on aie déjà sorti de tube intersidéral, du niveau fédérateur de Rehab, de D.A.N.C.E, de Crazy, ou d’American boy d’Estelle.  Je ne passe pas mes week-end en boîte mais j’aimerais bien un gros truc qui déchire le costard, c’est quoi cette année mollassone?
On pourra toujours accuser l’importance du contingent folk, plus important chaque année surtout dans la production hexagonale. Mais je doute que les deux soient liés.

Hippie year

Le contingent folk, parlons-en. D’abord il s’enrichit de plus en plus de contributeurs français, j’ai déjà cité Joseph Léon, on ajoutera le disque réussi du Delano orchestra. Je n’ai pas écouté Zack Laughed, mais de jeunes pousses comme You and you et Madjo se défendent joliment.
A l’étranger, Bat for lashes et Caroline Weeks ont frappé fort, autrement plus fort qu’Elvis Perkins. Mais l’autre belle surprise de l’année pourrait bien venir du japonais Kazuki Tomokawa. Le prolifique songwriter sort un magnifique Inakamono no kara genki, continent étrange entre Salif Keita et Vladimir Vissotski, un folk habité et mâtiné d’on ne sait quoi (du flamenco?), qui donne furieusement envie d’apprendre le japonais.

Les meilleurs disques du moment sont réellement excellents, et mériteront sans doute d’être encore écouté dans plusieurs années. Mais ils ne sont pas tellement nombreux, ceux que vous offrirez avec ferveur à tout votre entourage embarrassé.

Le second semestre s’annonce pas mal, en espérant qu’on voie dès 2009 le nouveau disque de Le Tigre officiellement reformées. A guetter également, Yeti lane, Shannon Wright, un nouveau Beastie boys, Mount Erie, J. Tillman, et tenez-vous bien, probablement un album de JP Nataf, voire celui de Siobhan Wilson. Entre autres joyeusetés.